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Le Chant du possible
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8 septembre 2006

Je suis arrivé à Seattle

Premier jour en territoire pas vraiment conquis... Le décalage horaire ne me fait pas trop de mauvais tours, le dépaysement n'est plus vraiment aussi "intense" (étrange comme seulement après deux séjours rapides ici, la ville peut me paraître "familière") et la joie d'être enfin parvenu jusqu'au bout du PROJET est là, oui, même si endormie ou discrète, attentive ou méfiante, la joie est là...

Je suis arrivé à Seattle hier soir, heure locale, 21h, soit pour la France 6h du matin le lendemain. Il faudra s'y faire, je suis désormais décalé d'avec la plupart des lecteurs "connus" et moins connus je le suppose... Décalé, il est une époque où ce mot m'aurait à point convenu, aujourd'hui, je n'en tire aucune revanche ni gloire, ce n'est qu'un aspect physique de ma situation, un état, une évidence, pour ne pas dire une providence. Le décalage se creusera forcément plus ma volonté d'approfondir l'expérience s'enracinera au plaisir vécu ici. Mais à l'heure qu'il est, je ne sais rien de demain, de là, tout de suite, si ce n'est qu'il va me falloir combattre tous les vieux démons et dominer mes craintes de trouillard patenté.

Qui a dit que ce serait facile ? Personne. Qui a dit que cela le deviendrait ? A priori, tout le monde, tous ceux m'ayant encouragé à aller au bout de l'aventure. Alors soit, ce qui ne me ressemblait pas du tout, ce qui n'était pas moi, cette manière de faire, agir en totale déconvenue d'avec son quotidien avéré, je l'ai accomplit, réalisé.

Je suis arrivé à Seattle après bien des interrogations, des tortures à mes motivations, à mes enchaînements, de la vigueur à vouloir m'unir à lui, celui pour qui je suis venu ici, oui, aimer, se convaincre que le mot, l'état est et restera la seule raison valable. J'ai vécu un voyage épique, "drôlatique", je ne sais d'ailleurs pas si je vais me remettre de l'interrogatoire philadelphien derrière la "Red Line", de la fouille de mes bagages, dont l'une vole actuellement entre des cieux que j'ignore, puisque cette dernière n'apparaissait pas hier soir au carroussel n°9....

Etrange, jusqu'au bout, tout aura dit : "N'y vas pas, c'est une erreur", de signes plus ou moins clairs en symboliques plus ou moins sournoises, rien, dans les évènements me conduisant ou finalisant cette démarche, rien ne me fut acquis et aisé. Je suis là parce que je l'ai voulu, ce sera l'unique satisfaction immédiate.

On me dira que je suis là où le coeur, n'est-ce pas l'essentiel, a voulu me mener, oui, mais enfin, ce pauvre coeur, foutu mercenaire de mauvais chemins, que me dit-il immédiatement... L'appartement où il faut trouvé ses marques, ses empreintes, la ville où, hier encore, il faisait un temps radieux et où seule la grisaille domine aujourd'hui, cette langue que je balbutie foutrement mal, mon crocodile, fatigué, distant, se questionnant sans doute lui aussi... Que mon coeur s'emballe pour des déraisons romanesques passe encore, qu'il n'assume pas les conséquences de ses non-choix, alors là, non, je dis "halte"...

Que vais-je bien pouvoir faire... Me transformer en petit homme, mignonne soubrette à la botte de son adoré, ménage et repassage, courses et repas, le quotidien remplit d'une non lieue de l'extérieur ? M'engager dans la recherche active d'un emploi, ni trop minable, ni vraiment exhaltant compte tenu des lacunes référencées déjà, un emploi interdit, non-déclaré (le comble pour moi le conseiller de l'emploi modèle !) ? Que vais-je faire ? Bon sang, je ne sais pas. Je vois bien qu'il est trop tôt pour le dire, à peine 12 heures que je suis là et je voudrais déjà m'inventer un quotidien établi, ridicule... Non, je suis plus tempéré qu'à l'accoutumée, à me dire qu'il n'est pas deux opportunités comme celle-ci, qu'il fallait d'abord savoir la saisir, et qu'il faudra désormais l'entretenir !

Je suis arrivé à Seattle, il m'en faudra des heures pour comprendre et entendre, mais je suis prêt, je n'ai pas vraiment peur, non, étrangement, j'ai confiance en lui, peut-être d'avantage qu'auparavant. Et le fait qu'il ne lise pas ces phrases distribuées derrière son dos ne me gêne pas. Je pensais alors que le territoire deviendrait un défouloir, pas forcément virulent, non juste un endroit ou se recueillir de ses peines ou inaptitudes, mais il n'en est rien, il peut visiter les lieux, il ne trouvera que ce qu'il connait déjà.

Par amour, nous pourrons tout accomplir. Arriver à Seattle n'est rien, je le crois, dans ces suites à donner au "nous" prescrit et convolé. Je sais que je n'habituerai jamais les miens au désarroi de mes mouvements brusques ou innopportuns, ce qui sûr pourtant : c'est que je n'ai nulle intention de m'arrêter là. Je suis en vie, qu'on se le dise !

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Commentaires
M
vole ! vole ! vole! <br /> va, vie, vole, voit, veut, <br /> aime, adore, apprécie, <br /> chante, chantonne, caresse, cocoone<br /> <br /> pour toi , la vie va commencer!!<br /> Kisses
Le Chant du possible
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