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Le Chant du possible
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11 septembre 2006

La p'tite bille s'envole

La p'tite bille est devenue bulle de savon, la p'tite bille s'envole...

Après cinq années de vie commune, je m'étais persuadé que l'homme autrefois aimé deviendrait mon meilleur ami. Oh oui, il remplit ainsi ce rôle à merveille depuis bientôt un an que nous sommes désunis. Certes, à ne pas me leurrer, j'ai bien entendu, compris, au fur et à mesure des gestes ou attitudes qui précisaient un amour perdurant, que l'amitié voulue ne l'était pas tout à fait dans son esprit, mais enfin, je n'ai pas aimé cet homme si longtemps (même si c'est peu, même si c'est mal) pour me dire que rien n'en subsistera...

Hier, la p'tite bille m'a confié, avec une inouïe pudeur, son nouveau bonheur, sa nouvelle vie, ce qui devrait ressembler à un envol. Ainsi, la p'tite bille se retrouve en amour, ainsi, elle revit, non pas qu'elle en fut morte de la lâche rupture et des idiots règlements de compte consécutifs, non, mais elle revit de ce qui fait la sève et l'essence du tout, l'amour. La p'tite bille verra dans un autre regard, vibrera dans un autre coeur, la p'tite bille s'envole...

C'est drôle, je n'ai pu maîtriser un pincement au coeur, une gêne aussi... Allons, qu'on ne se trompe pas, il n'est point d'amour dans cette mélancolie affichée, juste une infinie tendresse, telle qu'elle a toujours été, durant ces années de vie commune, au détriment de l'amour peut-être justement.

Benjamin, c'est ainsi qu'il se prénomme, s'en va, pas vraiment m'indique-t-il, oui, mais mon rôle n'est-il pas, là où s'opère dans sa vie, les majestueux bouleversements, de m'effacer, de me gommer, au risque d'en défaire l'amitié tant espérée mais résolument utopique ? Oui, je dois me taire, cesser de m'en remettre à lui, de l'en appeler, chaque fois qu'un détail, une broutille me sera ingérable. Benjamin n'est pas, ne devra plus être ma bouée, mon remède à tout, je l'ai confondu à cette fonction, oubliant bien égoïstement qu'il devait vivre, juste vivre, aimer, à son tour...

La p'tite bille s'envole donc, et j'en suis comblé, fier, avec la prétention de celui qui s'imagine avoir contribué à l'enfant devenu homme. Mais moi je dis, je dis que je ne voudrais pas qu'il soit totalement un homme, garder le souvenir de ce trentenaire fasciné par ses peluches ou dessins animés, je dis que je voudrais un jour le revoir et lui parler de mon bonheur aussi, lui dire que malgré tout, on ne meurt jamais totalement.

Parce que je ne saurai lui exprimer ma tendresse, lui évoquer ma joie à le deviner enfin serein, parce que je ne sais rien des mots que l'on fabrique en pareil cas, alors je dis ici, j'écris ce qu'il ne lira pas. Et bien sûr, toute ma reconnaissance, mes remerciements, mes inquiétudes aussi (perpétuel angoissé dès que j'aime....), faites qu'il ne se trompe pas, qu'on ne le trompe pas surtout, faites qu'il sache donner, sans peurs, ni reproches, mais oui, me direz-vous, cela ne me regarde plus.

Je ne quitte jamais, j'aime toujours, même autrement. Et je garderai toujours l'oeil sur cette bulle de savon désormais, p'tite bille qui culmine avec les nuages.

Merci pour tout Benjamin, à bientôt, sois en sûr.

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