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Le Chant du possible
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6 juin 2006

Petites Confidences entre amis, de Madison

C'est assez étrange, je savais qu'elle répondrait, qu'elle retiendrait le défi, non pas comme tel, et je n'ai envie de voir, dans ce qu'elle me livre de fait, qu'une confidence, autant qu'une confidence. Madison prend place ici, l'espace d'une douceur, le temps d'une halte ailleurs que sur ses terres.

Ceux qui me connaissent ou me suivent depuis un certain temps savent que mon paradis bloguesque, bati sur une enfer inventé, chacun sait que je vis là des heures inoubliables, que la vraie vie a beau ne pas se situer dans ces phrases, au détour de ses aventures retranscrites, et pourtant, et pourtant... La vie vous a-t-elle aussi souvent, aussi merveilleusement, offert de si doux instants ?

Je ne plaisantais pas ma Lady, tu es ici chez toi bien plus que tu ne le sauras !

Petites confidences entre amis

Il est arrivé il y a un mois la bouche en coeur : « Tu sais, je ne suis plus avec ma compagne. Toi et moi, ça fait plus de trois ans qu'on couche ensemble. Alors je me disais qu'on aurait pu... enfin tu vois... sans préservatif... » Il avait tout prévu. Dans la poche de sa chemise des résultats d'analyse tous frais.

J'étais éberluée. Il ne savait pas qu'il déboulait sur un terrain mouvant. Mon ex venait de refaire une apparition avec sa valse hésitation sentimentale. « Je ne veux pas te perdre mais je ne veux pas non plus te garder. » Pourquoi la vie se compliquait soudain ? Ca avait toujours été simple. Le coeur et le cul ne s'étaient jamais entrechoqués ainsi. Mon ex, je voulais le chasser. Je voulais juste l'oublier dans la chaleur des bras de cet amant. Celui qui avait été là avant. Celui qui était revenu après. Mais cet amant, je voulais juste qu'il me fasse l'amour pour oublier mes larmes. Pas qu'il me mette de drôles d'idées dans la tête.

J'ai fermé les yeux. Je l'ai laissé faire. Je me suis laissé bercer par le rythme qu'il offrait à mon corps. Son sourire, ses baisers, ses caresses... Je me sentais fondre au delà des réalités qui voulaient me voler mon sourire. Bientôt tout ne fut que plaisir, sueur et jouissance. Quand les corps enfin au repos n'ont plus laissé entendre que les battements de nos coeurs il a posé doucement la main sur mon ventre. Et là, il a commis l'inexplicable. Dans une caresse il a dit : « Si dans trois mois, il s'arrondit, je saurais pourquoi » Pourquoi a-t-il fait ça ? Pourquoi a-t-il dit ça ?

Pourquoi m'a-t-il dit ça, à moi qui voit le temps passer sur une vie sans enfant ? Pourquoi m'a-t-il dit ça à moi qui lui ais souvent confié ce désir d'avoir un enfant...

Depuis un mois, je ressasse tout cela. J'ai longtemps critiquée celles qui faisaient des enfants toutes seules. J'ai souvent entendu : toi tu n'as pas de gosse, tu ne peux pas comprendre. Des mères j'en ai connu. Des aimantes et des nocives. Après avoir longtemps douter, je sais que je ferais partie de la première catégorie. Beaucoup sont devenues mères presque par hasard. J'ai toujours refusé ce hasard. J'ai longtemps attendu qu'un homme me demande un enfant. Ce moment n'est jamais venu. Je ne voulais pas d'un bébé accident. Il y a douze ans, cet avortement... pourtant les conditions étaient idéales... Idéales mais pas suffisantes. Et aujourd'hui ? J'ai quarante ans. Combien de temps encore avant de retrouver ces conditions soit-disant idéales ? Je ne veux plus attendre.

Jeudi dernier, j'ai pris une décision. Laisser tomber la pilule que je prends depuis si longtemps. Il se peut que ça ne marche pas. Mais j'aurais au moins laissé une chance au destin. Je ne vais rien lui dire. Cette décision m'appartient. On verra bien... Après...

Madison

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