Mercredi 24 mai 2006, aujourd'hui

Aujourd'hui, je suis épuisé, non pas que je me sois démené à la tâche, je ne travaillais pas, non pas que l'on m'aurait harcelé ou empêché de tourner en rond, je n'ai pour ainsi dit vu personne. Alors voilà, je n'en sais rien, sorte d'engourdissement qui me prend des pieds au crâne, et puis oui, tenez, ce foutu mal de crâne... Je dois faire d'avantage attention à ma santé, je le sens, je le sais... Tout va bien, que l'on se rassure (dailleurs qui s'inquiète vraiment ?), mais enfin, certains faits ou symptômes ne me plaisent guère dans l'immédiat.

Aujourd'hui, j'ai annoncé à papa que mon coeur était à nouveau pris. Mon paternel est un homme on ne peut plus sensé, emplit de tact et de douceur. A cet aveu, il me demande : "Comment s'appelle-t-ELLE ?"... Le bla-bla qui s'en suivi fut un mélange de hurlements et de vindictes bien grossières, ce à quoi je n'ai trouvé qu'une issue : raccrocher... Suite du feuilleton : lui annoncer la prochaine fois que cet homme, puisqu'il s'agit bien d'un homme (à moins que ?), réside aux Etats-Unis, que dis-je, sur la rive la plus opposée des Etats-Unis...

Aujourd'hui, j'ai finalisé un déménagement hésitant. Pas évident de venir prendre place sur un champ vide, pas évident de se laisser abandonner à une certaine neutralité... Bref, je ne reculerai pas.

Aujourd'hui, j'ai peur, enfin ce soir plutôt, tellement peur en vérité. Un long et lent processus vient de s'enclencher par ma gouverne. J'ai décidé de vivre ce qui sera probablement l'histoire de ma vie, dans sa forme en tout cas, il est trop tôt pour parler de fond (encore que...). J'ai décidé de faire ce que je n'ai jamais fait, même pas envisagé de faire, rarement vu faire. Enfin c'est vrai quoi, moi, ces histoires là, je ne les ai contemplées que dans les films, au gré des pages barbouillées de quelques romans épiques. Mais qu'en sera-t-il de l'épopée que je me prépare là ? Oh oui, il est loin d'être aisé d'être un homme qui prend le pli de l'extraordinaire. Je n'aurais qu'à me dire alors que, face à mon piètre passé, il n'est là que revanche adaptée...

Aujourd'hui, je prends conscience que j'ai toujours crut en la tendresse, que je n'attendais que cela en fait. Oui, j'ai menti, peut-être même l'ai-je toujours su que deux hommes pouvaient s'aimer... Oui, mais je réalise également qu'il me faudra apprendre la tendresse et que je suis loin de pleinement la maîtriser...

Aujourd'hui, un vieux monsieur au téléphone, c'est lui qui se nomme ainsi, un vieux monsieur m'a dit : "Alors, c'est quand que tu me rends visite à Paris, je veux te gouter aussi moi avant que tout le monde ne te goute à ma place ?"... Charmant, non ?