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Le Chant du possible
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5 juin 2006

Une insomnie douce

Et des soirs qui traînent, des soirs en longueur qui crient qu'ils sont seuls, trop seuls, et moi aussi, là, dans la nuit. Il nous faudrait tous un numéro, un idéal dans la pénombre, un ailleurs où se faufiler, soi et son truc de minuit passé. Tous disent qu'ils ne sont pas joignables, comment le saurais-je si je ne tente pas, dites, comment allez-vous dans ce monde...

Et puis, il reste un lendemain, on voit déjà le jour venu, les impressions de l'avant veille, du jour juste avant la nuit, juste avant le second jour, et à la suite de toutes les autres nuits. Oui, cela traîne en longueur, en lenteur, cela n'a pas de sens, être seul dans la nuit, plus d'estale la nuit, plus de rôle, plus d'original, qu'une nuit avec moi, et nous finirons bien par nous trouver...

J'écoute la mélodie douce, on fera comme si la nuit, on fera comme si...

Et ne pas oser, c'est déjà avouer sa trop grande faute, ne pas oser, c'est dire "je suis seul", alors que j'aurais pu être deux. Oui, mais voilà, à deux, on pense pour l'autre seul, et moi, là, je n'existe pas vraiment. Drôle comme les rôles s'inversent, pardonner à la nuit d'être là où il ne faut pas et au jourd e s'imisser ici trop tard. Je déroule mes jours à faire la nuit, et la nuit à vivre éveiller, c'est banal.

Je regarde les murs, et l'oeil glisse sur le sombres, on fera comme si la nuit, on fera comme si...

Et toujours déblatérer, des maux  la chaîne, cela fera enfant de guerre finie, enfant derrière porte close, je suis un peu seul, juste un peu, rien de très grave, rien de très différent de moi quoi...

Je sais qu'il ne faudra pas trop en dire, que la parole est baillonée, ou le sentiment contraint, je sais que la nuit, tout est permis, alors je viens là, presque l'invité, pour chanter en berceuse, ma lourde mélancolie, m'étendre sur l'écran, la voix câline dans l'oreille, les dansantes figures nocturnes sur les pâlisses de l'intérieur, et je ne dis rien, rien qui ne vaille, rien qui ne fasse, rien que ne soigne. Pour passer le temps, entendre mon temps à moi, mes heures aussi, et trouver repos...

Je tends la main, nul ne me la retient, j'avance un pas, je ne sens rien, sous ma semelle, à supposer que ce soit le vide, à supposer que ce soit le pire, va, on tombera où, on ne pliera pas le cou, on reste toujours vivant, la nuit, on ne meurt pas. Oui, on n'est que soi dans le noir, sans numéro, sans main, sans chant, sans autre, on n'est que soi...

Je m'ennuie, plus l'habitude des shows visés, je me lasse, plus le temps à l'ennui, je me malmène, je ne sais plus être malheureux. Alors, ça prend la tournure de fin de nuit, oui, même pas vécue entière qu'elle s'achève déjà. Et le jour qui se la ramène, se la raconte, l'aura vécu deux fois, sans la nuit pour mieux faire...

Je m'ennuie, pas de bruit dans la nuit.

Je ne dors pas, je ne dis rien, j'écris, enfin, je le crois tout du moins, et moi je suis là, pas vous, pas lui, pas n'importe qui, oui, le Calimero de la nuit, la bêtise en dérive. Faut pas croire, je me la coule gentillet ma ritournelle maussade sur une pénombre volée, je n'ai pas peur, je le savais, oui, je l'ai toujours su, qu'elle reviendrait.

Oui, j'aurais du appeler, faire un signe, dire que ça n'allait pas.

Mais je ne veux plus être un boulet.

Une heure, il sera bientôt une heure, ce n'est pas trop tôt, ce n'est pas trop tard, on peut se faire une mi nuit comme ça, un bout de change avec son sommeil, un voyage après halte sur les doutes, on peut, je dois, on saura, je vais...

Et ma nuit, où es-tu donc, je suis là tu sais, hein, dis, la nuit...

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