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Le Chant du possible
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7 juin 2006

Bougies et étincelles

Bon OK, je pourrais vous la faire super modeste, genre "je fais comme si de rien était" et faire l'impasse sur le truc, je pourrais très bien faire l'autruche, je sais très bien faire, et puis, il fut certaines années où je n'avais franchement pas besoin de me forcer pour cela tant l'évènement passait innaperçu...

Je "fête" ce jour mes 31 ans, en guise de fête, faut pas exagérer, bon ben voilà, c'est juste que je le sais et que d'aucun me l'ont souhaité, il n'est rien prévu, rien engagé, je suis juste un peu plus au courant que je passe à une année supérieure... Enfin vous m'aurez compris, supérieure en nombre, je ne crois pas que la mâturité se soit beaucoup emparée de moi ces douze derniers mois...

Pourtant, je viens de vivre l'année de réelle transition, en tout point, que ce soit professionnel, affectif, familial, sanitaire, bref, tout a plus ou moins changé dans ma vie, parfois radicalement, parfois tendrement.

Je n'ai jamais fêté ce jour, ni aucun autre d'ailleurs, j'ai été élevé dans les restrictions et le dogme des Témoins de Jéhovah... Alors on me dira qu'à l'issue des castrations idéologiques, vers 15 ou 16 ans, lorsque je suis sorti des griffes parentales, et donc de cette foutue spiritualité, j'aurais pu, oui j'aurai pu connaitre les joies des anniversaires joyeusement célébrés, des repas de Noël féériques, mais il n'en est rien. La religion instruite trop jeune vous pose des carcans pas possibles dans le crâne, les interdits alimentaires sont toujours plus ou moins restés intacts (coq et gibier de toutes sortes, boudin noir, bref tout ce qui est à base de sang) et je me suis plus ou moins éloigné inconsciemment, devrais-je dire volontairement, des différentes célébrations annuelles. Plus les années passent, plus je vis relativement les solitudes de fin d'années, jusqu'à présent faire l'impasse sur mon anniversaire ne me posait pas de problème particulier. Enfin, c'est ce que l'esprit tente de se convaincre à lui-même, car chaque attention venait sournoisement lors de ces occasions, me rassurer et me réchauffer...

Alors voilà, ma trentaine est engagée maintenant, plus de doutes. Et je crois que c'est certainement la meilleure des décades qui s'est entamée. Je suis à l'aise autour de mes idéaux, en phase avec ce qui n'est plus à faire ou est déjà derrière moi. Il y aura toujours chez moi d'inextricables tendances à ne pas poser clairement mes jalons sur le présent, à toujours faire semblant d'espérer faute de croire vraiment, mais la vie s'est emparée de moi, plus qu'elle ne l'a jamais faite.

Très tôt ce matin, des appels, des sms, des mails, des commentaires, je n'avais jamais goûté à cela, jamais... Et cela m'est étrange, non pas désagréable, ni ravissant non plus, j'éprouve une gêne mêlée de plaisir, une exhaltation pudique. Et l'on considèrera que cela est foncièrement impudique de parler de moi, de ce jour ici, dans ce cadre, mais qu'importe, je suis doucement heureux, je ne réclame rien là, je fais part d'une douceur...

Evidemment, je ne saurai comment remercier mon amoureux pour ses différentes attentions en l'occasion, pour Marc est sa pôle position, et puis pour celle qui m'a fait pleurer à réception d'un joli courrier ce matin. Finalement, ce "cadrage en normes rituelles" me plait bien, ce n'est que de l'affection, que de l'amour, ou des amicalités partagées, on ne devrait jamais interdire à un enfant de vivre ces instants sous des prétextes barbares. Tant pis, peut-être qu'un jour je rattraperais mon enfance, la suite au prochain épisode, Noël qui sait ???

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