Pourvu que ça dure...

Tu dis "viens" et tu ne viens pas, alors je dis "va" et je reviens toujours, c'est un peu toi qui pars et moi qui te suis, moi qui viens et toi qui ne me retiens pas. L'amour, ah ! L'amour, ça n'a de beau que le mot, au delà, y'à des expressions à rajouter, du contenu à parfaire, ah ! L'amour, pauvre ramassis que le beau sentiment...

Ainsi vont nos cadences, tu proposes, je dispose, au tournant, tu verras, je ferai la loi, je reprendrai main et possession, c'est bien l'alternance, c'est con le pouvoir. On ne va pas se chamailler mon bon, mon beau, ma brute. Je t'aime, ça coïncide avec ce qu'il y aura à vivre de meilleur.

L'amour à angles droits, arêtes tranchantes, ça m'intéresse guère, je préfère de loin nos limites rongées et cisaillées, l'érosion du coeur, c'est un animal battu adopté à la fourrière. On lui refait une santé, on le cajole, on le soigne bien, le domestique simple, c'est l'amour à apprivoiser.

Je suis ton chenapan, ton sauvageon, t'as le droit de me faire la morale, t'as le droit de me pratiquer la discipline, allons donc, je suis prêt pour la leçon de belle vie. Un coriace et un doucereux, oisillon et corbeau, je t'envie la sagesse, tu me prendras la folie, douce, toujours douce. On est bien, dis, tu ne trouves pas. J'voudrais pas que nous nous ressemblions trop, non, j'voudrais pas que demain, je sache qui tu deviens, et ce que tu fus avant moi. J'aime tes importances Loulou, j'aime tes méli de grace et tes mélo de candeur. On est bien, tu trouves pas ?